Il est l'affection et l'avenir, la force et
l'amour que nous, debout dans les rages et les ennuis, nous voyons
passer dans le ciel de tempete et les drapeaux d'extase.
l'amour que nous, debout dans les rages et les ennuis, nous voyons
passer dans le ciel de tempete et les drapeaux d'extase.
Rimbaud - Poesie Completes
Sur terre ont paru les feuilles:
Je vais aux chairs de fruit blettes,
Au sein du sillon je cueille
La doucette et la violette.
Ma faim, Anne, Anne!
Fuis sur ton ane.
Aout 1872.
PROSE
I
FLAIRY
Pour Helene se conjurerent les seves ornementales dans les ombres
vierges et les clartes impassibles dans le silence astral. L'ardeur de
l'ete fut confiee a des oiseaux muets et l'indolence requise a une
barque de deuils sans prix par des anses d'amours morts et de parfums
affaisses.
Apres le moment de l'air des bucheronnes a la rumeur du torrent sous la
ruine des bois, de la sonnerie des bestiaux a l'echo des vals, et des
cris des steppes.
Pour l'enfance d'Helene frissonnerent les fourres et les ombres, et le
sein des pauvres, et les legendes du ciel.
Et ses yeux et sa danse superieurs encore aux eclats precieux, aux
influences froides, au plaisir du decor et de l'heure uniques.
II
GUERRE
Enfant, certains ciels ont affine mon optique, tous les caracteres
nuancerent ma physionomie. Les phenomenes s'emurent. A present
l'inflexion eternelle des moments de l'infini des mathematiques me
chassent par ce monde ou je subis tous les succes civils, respecte de
l'enfance etrange et des affections enormes. Je songe a une guerre, de
droit ou de force, de logique bien imprevue.
C'est aussi simple qu'une phrase musicale.
III
GENIE
Il est l'affection et le present puisqu'il a fait la maison ouverte a
l'hiver ecumeux et a la rumeur de l'ete, lui qui a purifie les boissons
et les aliments, lui qui est le charme des lieux fuyant et le delice
surhumain des stations.
Il est l'affection et l'avenir, la force et
l'amour que nous, debout dans les rages et les ennuis, nous voyons
passer dans le ciel de tempete et les drapeaux d'extase.
Il est l'amour, mesure parfaite et reinventee, raison merveilleuse et
imprevue, et l'eternite: machine aimee des qualites fatales. Nous avons
tous eu l'epouvante de sa concession et de la notre: o jouissance de
notre sante, elan de nos facultes, affection egoiste et passion pour
lui, lui qui nous aime pour sa vie infinie. . .
Et nous nous le rappelons et il voyage. . . Et si l'Adoration s'en va,
sonne, sa promesse sonne: <<Arriere ces superstitions, ces anciens corps,
ces menages et ces ages. C'est cette epoque-ci qui a sombre! >>
Il ne s'en ira pas, il ne redescendra pas d'un ciel, il n'accomplira pas
la redemption des coleres de femmes et des gaites des hommes et de tout
ce peche: car c'est fait, lui etant, et etant aime.
O ses souffles, ses tetes, ses courses; la terrible celerite de la
perfection des formes et de l'action.
O fecondite de l'esprit et immensite de l'univers!
Son corps! Le degagement reve le brisement de la grace croisee de
violence nouvelle! sa vue, sa vue!