en chemise,
Les baisers repetes, et la gaite permise?
Les baisers repetes, et la gaite permise?
Rimbaud - Poesie Completes
quel beau matin, que ce matin des etrennes!
Chacun, pendant la nuit, avait reve des siennes
Dans quelque songe etrange ou l'on voyait joujoux,
Bonbons habilles d'or, etincelants bijoux,
Tourbillonner, danser une danse sonore,
Puis fuir sous les rideaux, puis reparaitre encore!
On s'eveillait matin, on se levait joyeux,
La levre affriandee, en se frottant les yeux. . .
On allait, les cheveux emmeles sur la tete,
Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fete
Et les petits pieds nus effleurant le plancher,
Aux portes des parents tout doucement toucher. . .
On entrait! . . . Puis alors les souhaits. . .
en chemise,
Les baisers repetes, et la gaite permise?
IV
Ah! c'etait si charmant, ces mots dits tant de fois!
--Mais comme il est change, le logis d'autrefois:
Un grand feu petillait, clair, dans la cheminee,
Toute la vieille chambre etait illuminee;
Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer,
Sur les meubles vernis aimaient a tournoyer. . .
--L'armoire etait sans clefs! . . . sans clefs, la grande armoire
On regardait souvent sa porte brune et noire. . .
Sans clefs! . .
Chacun, pendant la nuit, avait reve des siennes
Dans quelque songe etrange ou l'on voyait joujoux,
Bonbons habilles d'or, etincelants bijoux,
Tourbillonner, danser une danse sonore,
Puis fuir sous les rideaux, puis reparaitre encore!
On s'eveillait matin, on se levait joyeux,
La levre affriandee, en se frottant les yeux. . .
On allait, les cheveux emmeles sur la tete,
Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fete
Et les petits pieds nus effleurant le plancher,
Aux portes des parents tout doucement toucher. . .
On entrait! . . . Puis alors les souhaits. . .
en chemise,
Les baisers repetes, et la gaite permise?
IV
Ah! c'etait si charmant, ces mots dits tant de fois!
--Mais comme il est change, le logis d'autrefois:
Un grand feu petillait, clair, dans la cheminee,
Toute la vieille chambre etait illuminee;
Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer,
Sur les meubles vernis aimaient a tournoyer. . .
--L'armoire etait sans clefs! . . . sans clefs, la grande armoire
On regardait souvent sa porte brune et noire. . .
Sans clefs! . .